Docteur Christian FOURNOLS

Médecine régénérative musculo-squelettique

INDICATIONS DU TRAITEMENT
PAR INJECTIONS DE PLASMA RICHE EN PLAQUETTES AUTOLOGUE :

le P.R.P.

Dans les pathologies traumatiques et dégénératives du cartilage articulaire (arthrose), des tendons (fissures et tendinites), des ligaments (ruptures partielles) et des muscles (déchirures)

Le PRP fait partie des thérapies novatrices visant à favoriser leur réparation la plus naturelle possible.

Les injections de Plasma Riche en Plaquettes autologue (PRP) constituent une nouvelle approche thérapeutique contributive très positive dans les pathologies dégénératives du cartilage articulaire (arthrose), mais aussi tendineuses, ligamentaires et musculaires liées au sport ou au vieillissement.

Les articulations concernées par le PRP dans l’arthrose sont celles du genou principalement mais aussi de la hanche, de la cheville, des épaules, des mains, des poignets et enfin du rachis

Les tendons du coude (épicondylite ou tennis elbow ), des épaules ( tendinopathie de la coiffe des rotateurs ), du genou (tendinites de la patte d’oie, du TFL, ou du tendon rotulien ),de la cheville ( tendinopathie d’achille, du tibial postérieur ou des fibulaires )du pied( épine calcanéenne et enthésopathie d’insertion calcanéenne ),des hanches( tendinopathie du moyen fessier : greater trochanteric pain syndrome) ,les ligaments dans les entorses partielles du ligament collatéral médial ou latéral du genou ou de la cheville et enfin les lésions musculaires importantes et récidivantes sont aussi de bonnes indications pour accélérer la cicatrisation, et diminuer la douleur.

Ce traitement concerne autant le sujet jeune sportif dont les articulations, mais aussi les tendons ,ligaments ou muscles sont mis à rude épreuve, que les sujets plus âgés atteints de chondropathie ou arthrose et de tendinopathies.

Ces « solutions dites régénératives », constituent la première étape importante d’une nouvelle voie thérapeutique dont l’étape prochaine sera celle de l’utilisation associée au PRP des cellules souches et des exosomes*
Aujourd’hui, déjà, le PRP est utilisé, avec un recul d’une vingtaine d’années dans de nombreux pays (Usa, Canada, Allemagne, Grande Bretagne, Espagne, Chine etc…) et il est observé une utilisation et un développement chaque jour de plus en plus important en France depuis 2010 pour l’arthrose, les tendinopathies et les grosses lésions musculaires. C’est en 2024, le traitement le plus utilisé qui a des résultats plus significatifs, dans toutes les études comparatives, que les anciens traitements (corticoïdes, ou acide hyaluronique).

De même, une étude récente atteste aussi de l’intérêt dans certaines lésions méniscales. La prise en charge de plus en plus conservatrice des fissures méniscales incite à l’injection de P.R.P, avant d’envisager la chirurgie sous arthroscopie, car un ménisque enlevé voit apparaître une arthrose plus précocement. BLAKE F, VAVKEN P (sept 2015) montrent déjà une diminution des douleurs et une amélioration des fissures à l’IRM sur les lésions des ménisques de grade 2 après l’injection de PRP. Ceci nous fait revoir totalement notre conduite à tenir thérapeutique qui sera beaucoup plus conservatrice et moins invasive ou agressive. Actuellement, sont envisagées en orthopédie rachidienne d’autres indications sur les lombalgies arthrosiques par syndrome articulaire postérieur mais aussi pour certaines hernies discales.

*Les exosomes sont des vésicules extracellulaires, nanoparticules à double couche phospholipidique. Celles provenant des plaquettes sont les plus riches en facteurs de croissance et sont obtenues par centrifugation. Elles pourraient prévenir la perte de cartilage.

Un peu d’histoire: les nouveaux termes comme ceux , de facteurs de croissance ont été introduits en 2003, comme ceux de médecine régénérative en 2004 et de P R P en 2007.

Notre pratique débute déjà en 2010 par l’utilisation du PRP tout d’abord chez des sportifs professionnels puis ,en raison des résultats intéressants obtenus, avec le recul et l’observation nécessaire, s’est généralisée aujourd’hui en 2024 chez tout un chacun.

Références 2024 :
GRIIP
Groupe de Recherche International sur les Injections de Plaquettes ICRS International Cartilages Regeneration Society
ITRT Institut de Thérapie Régénérative Tissulaire

Mes remerciements :
À Madame le Docteur Ghislaine Robert (Redmond, USA)
À Monsieur le Professeur Martin Lamontagne (Montréal, Canada) À Madame le Professeur Isabel Andia (Barakaldo, Espagne)
À Monsieur le Docteur Robert Soler Rich (Barcelone, Espagne)
Et tout particulièrement
À Monsieur le Professeur Mikel Sánchez (Vitoria, Espagne)

MODE D’ACTION

C’est donc par l’action de très nombreuses protéines appelées aussi «agents de signalisation de croissance plaquettaires» qui vont stimuler les cellules ciblées concernées et augmenter le nombre de mitoses (division cellulaire).

Les plaquettes sont un réservoir important de facteurs de croissance le PDGF-AB, le VEGF, l’IGF-I, TGF-b1 etc… et jouent un rôle important dans la croissance et la cicatrisation. De nombreux facteurs de croissance sont contenus avec les plaquettes, les interleukines, protéines immunomodulatrices IL-9 (qui protège les cellules de l’apoptose), l’IL-21 (impliqué dans la transition entre l’immunité innée et adaptative) et l’IL-29, les chimiokines, qui participent à la mobilisation du calcium et les cytokines qui exercent leurs effets localement en agissant de manière paracrine, contrairement aux actions distantes des hormones.

Ils contribuent au rehaussement du métabolisme, à la prolifération cellulaire, au remodelage vasculaire et à l’angiogenèse ainsi qu’à la différenciation cellulaire. Lorsque nous appliquons du PRP dans un tissu ou organe lésé, nous modifions la communication cellulaire locale souvent pathologique et réinitialisons la composition de l’environnement local ;

Une action anti-inflammatoire a été mise en évidence comparable à ceux des corticoïdes sans en avoir les effets indésirables délétères de ceux ci.

EN PRATIQUE

Il s’agit d’une technique naturelle et simple qui consiste en un prélèvement d’une quantité de 50 ml de votre sang, quantité nécessaire pour avoir un résultat significatif et ainsi pouvoir extraire par centrifugation un PRP de haut volume (10 à 11 ml).

Grâce à un kit de prélèvement et de conditionnement stérile de votre sang, nous séparons votre plasma de vos globules rouges et des globules blancs dans une centrifugeuse exclusivement utilisée et conçue pour cette technique.
Puis nous sélectionnons et prélevons dans votre plasma, celui riche en plaquettes qui est la partie recherchée concentrée ;

Après asepsie chirurgicale stricte, votre plasma riche est injecté, dans votre articulation, ligament, muscle ou tendon par voie percutanée.
Cette solution (PRP) est très bien supportée, car physiologique et issue de votre propre sang, ce qui est le garant d’une tolérance totale, sans allergie possible médicamenteuse. Ce n’est pas un « corps étranger chimique », mais une composante biologique naturelle et vivante, physiologique. Une sensation de simple réplétion articulaire, très rarement douloureuse peut être notée par certains patients pendant quelques heures, puis disparaît dés le lendemain.

5 La durée totale de cet acte, pour la prise de sang par l’infirmier, le conditionnement de

votre sang, la centrifugation, la sélection du plasma riche et l’injection intra-articulaire ou tendino-musculaire par le médecin après asepsie chirurgicale soigneuse est d’environ 30 minutes et se passe dans des salles spécialement équipées à cette fin, chacune est équipée d’une centrifugeuse haut de gamme et de kits médicaux spécialement dédiés, stérilisés et numérotés pour leur traçabilité.

Après l’injection, vous pouvez repartir chez vous en marchant.
Il est simplement recommandé, pour un meilleur résultat, de se reposer dans les 36 heures qui suivent, c’est-à-dire d’éviter le port de charges lourdes et une activité sportive ou professionnelle intense, éventuellement de glacer l’articulation injectée traitée si douloureuse: vessie de glace 7 minutes, 5 fois par jour.

Le consensus actuel est la réalisation de trois injections intra articulaires, réalisées à une semaine d’intervalle, pour les chondropathies (arthrose) à partir d’un stade III, deux injections pour les stades I et II, et d’une seule injection pour les tendinopathies, beaucoup plus rarement deux, pour les lésions importantes et déjà trop anciennes.

Les effets se font ressentir, pour certains patients après la première injection dès la fin de la première semaine , en particulier sur la douleur par l’effet anti-inflammatoire, mais c’est surtout, dans les semaines qui suivent que l’amélioration se fait progressivement sentir à partir de 3 semaines mais aussi et surtout à 7 semaines, tant sur le plan douloureux que fonctionnel par l’action des facteurs de croissance, alors qu’une amélioration pourra encore se faire sentir dans les 5 à 6 mois et se poursuivre encore plusieurs mois.

SUIVI :

Une consultation médicale de contrôle est prévue entre 2 et 4 mois afin de juger du résultat par un examen clinique approfondi et l’écoute de votre ressenti. Une rééducation fonctionnelle sera alors parfois indiquée et vous sera prescrite pour remuscler le membre déficitaire si cela est nécessaire. Il n’est pas nécessaire de réaliser systématiquement d’imagerie médicale supplémentaire.

Le PRP constitue donc une nouvelle alternative thérapeutique de première intention, plus naturelle et physiologique, à la viscosupplémentation qui est moins employée selon les dernières études internationales, mais aussi aujourd’hui souvent en complément ou en cas d’insuffisance de celle-ci, ou de son épuisement après quelques années d’utilisation. Les nouvelles études publiées attestent de la supériorité d’un traitement par PRP dans la majorité des indications et ouvrent la voie de son utilisation dans d‘autres spécialités médicales.

L’ESSENTIEL AVANT, PENDANT ET APRES :

A- AVANT votre PRP:

  1. Veillez à une bonne hydratation (eau) dans les heures qui précèdent le prélèvement et l’injection pour arriver bien hydraté et à faire un petit déjeuner léger 4 heures avant
  2. Pas d’alcool, ni de repas trop riche et trop gras dans les 48 heures qui précèdent le prélèvement pour un plasma idéal au moment de la prise de sang et de la centrifugation, puis de l’injection.
  3. Pas de prise d’anti-inflammatoires 7 jours au moins avant l’injection, et 7 semaines après, car ce sont des anti agrégants plaquettaires qui gêneraient l’action physiologique de vos plaquettes.

4. la prise de paracétamol (Doliprane, Efferalgan, Dafalgan) est par contre autorisée
5. 1, 2 ou 2 injections à une semaine d’intervalle sont nécessaires, en général, mais le protocole est toujours adapté au profil du sujet, a sa pathologie pour le nombre et l’intervalle et vous seront précisées par le médecin.

Veillez à bien prendre tous vos rendez vous, auprès de la secrétaire lors de la première prise de rendez-vous pour bien planifier toutes les autres injections.

B- PENDANT : dans la salle de soins :

4. N’oubliez pas d’informer l’infirmier et le médecin si vous prenez un traitement anticoagulant, ou si vous avez pris d’autres médicaments, plus particulièrement des anti-inflammatoires, ou si vous avez de la fièvre qui pourraient contrindiquer temporairement ce traitement.

5. LE PLUS IMPORTANT : Relaxez vous en pratiquant une respiration abdominale profonde, donc concentrez vous sur votre respiration, gonfler le ventre en inspirant et le creuser en expirant ,ralentir progressivement la respiration ,ne parlez plus ,respirez, l’injection sera facilitée et d’autant moins douloureuse qu’ elle se fera chez une personne détendue et confiante et ainsi, elle ne durera alors que quelques trois à quatre secondes.

C- APRES :

6. Il faut observer un vrai repos physique dans les 36 heures qui suivent les injections de PRP

7. On peut reprendre après deux à trois semaines des activités physiques douces : marche à plat, vélo facile (plat), piscine (pas de palmes, pas de brasse) pour mobiliser les articulations, car le mouvement sans contrainte mécanique forte nourrit l’articulation, donc il est bénéfique, puis à 7 semaines plus librement votre sport, accompagné si nécessaire par de la rééducation fonctionnelle
Chez un sportif professionnel, il pourra reprendre à 8 jours un entrainement léger très progressif basé sur ses sensations.

8. La Consultation de contrôle et de réévaluation clinique avec le médecin se fera entre 2et4mois..
9. Une kinésithérapie pourra être utile, pour vous aider à vous remuscler , à vous assouplir et à améliorer vos amplitudes articulaires, associée ensuite à la reprise très progressive sur un cycle de 6 semaines de vos activités physiques préférées.

10. Ce traitement étant physiologique, il peut être répété chaque année si nécessaire, ou à un intervalle plus large selon le stade et les besoins, et la durée d‘indolence. Il est toute fois conseillé de refaire à un an, pour consolider le résultat, un premier rappel, puis ensuite d’autres rappels plus espacés, selon le suivi clinique du médecin et de votre ressenti. Dans notre expérience, pour les sujets bons répondeurs, un délai de 3 et parfois jusqu’à 9 ans, après le premier rappel à 1 an, a été observé où le patient avait été satisfait du résultat obtenu et n’avait pas reconsulté.

OBJECTIF : LESTROIS«R»:
REGENERER , REEDUQUER, REATHLETISER

COÛT. DEVIS. Et CONSENTEMENT

Le coût de ce traitement ne fait pas encore l’objet d’un remboursement par l’assurance maladie. Il est donc hors nomenclature. Mais à noter que certaines mutuelles prennent à leur charge une partie ou la totalité de cet acte. Une facture vous sera remise afin de la fournir à votre mutuelle.

Le coût total est de 200€, qui comprend le kit médico-chirurgical (80 euro) que vous règlerez directement au nom du laboratoire fournisseur, les honoraires de l’infirmier(e) (35 euro) et les honoraires du médecin (85 euro) qui prend en charge aussi le matériel nécessaire : gants chirurgicaux stériles, blouse chirurgicale stérile, compresses stériles, Bétadine, Biseptine, gel hydroalcolique, pansements, la location de la salle et ses charges.